Mardi matin, le policier antillais de 57 ans s’est une nouvelle fois retrouvé face à quatre collègues. C’était devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel, à huis clos. Son objectif : relancer la procédure bien mal engagée pour lui depuis que deux non-lieux ont été prononcés successivement par des juges d’instruction en charge de l’affaire. Les juges de la cour d’appel diront le 16 décembre s’ils confirment ou non le non-lieu.
Les faits, tout comme la procédure donc, commencent à dater. Grégoire S., en civil, se rend à son poste à Paris le 26 janvier 2009. En gare de Creil, quatre policiers font des contrôles d’identité. Selon lui, les fonctionnaires ne contrôlent que les Noirs et les Maghrébins. L’homme approche, il se fait à son tour contrôler. Le policier en civil demande la raison de ce contrôle. « Critères d’extranéité (NDLR : relatif à qui est étranger) », lui aurait-on répondu. La situation s’envenime alors. Grégoire S. est plaqué au sol, il est menotté. Ce n’est qu’après que les policiers apprendront qu’ils avaient un collègue face à eux.
Le fonctionnaire antillais a déposé plainte. Il dénonce un contrôle au faciès, et des violences. Il avait dénoncé les faits à sa hiérarchie puis à la police des polices. Selon son avocat, Me Alex Ursulet, « personne n’a réagi », et le policier « a commencé à subir des brimades ».
Du côté des policiers, on nie le contrôle au faciès. Les violences, elles aussi, sont réfutées par les avocats, que ce soit Me Bibard, Diboundje ou Bertrandie. Le premier a expliqué que le recours à la force a été nécessaire pour maîtriser le policier en civil, et pour éviter que cela ne dégénère.
Un premier juge d’instruction avait conclu à un non-lieu. Mais aucune confrontation n’avait été organisée. Après la réouverture de la procédure, un deuxième juge avait bien mis en présence les deux parties. Les débats avaient duré plus de 8 heures. Au final, le magistrat avait considéré lui aussi qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre les policiers en justice.
Source Le Courrier Picard