Une fraude fiscale à 15 millions d’euros
Sa passion pour le tiercé l’aura perdu. Et permis aux enquêteurs de mettre un terme à une escroquerie internationale à la TVA. Le juge d’instruction vient de clore le dossier. Au final, ils seront sept à être jugés devant le tribunal correctionnel de Lille. L’affaire est de taille : le préjudice est estimé à 15 millions d’euros.
Tout a commencé en mai 2004 quand les gendarmes de la Somme apprennent que le gérant d’un garage automobile de Camon, près d’Amiens, joue d’importantes sommes d’argent dans un PMU d’Amiens. Les autorités avaient déjà observé, fin 2003, que des véhicules étaient déposés dans son garage… de nuit.
En le surveillant, les enquêteurs font le lien avec un autre garage, situé à Rivery. L’homme a ensuite poursuivi ses activités à Saint-Quentin.
829 000 euros déposés sur des comptes bancaires
Grâce à une enquête très poussée, les enquêteurs mettent à jour une énorme arnaque à la TVA. Les escrocs achetaient des voitures en Belgique ou en Allemagne. Ils faisaient croire à l’administration fiscale qu’ils s’étaient déjà acquittés de la TVA en Espagne, en produisant des fausses factures, par le biais de sociétés écrans, notamment basées au Luxembourg. En réalité, les véhicules ne sont jamais passés de l’autre côté des Pyrénées. Au total, les gendarmes ont identifié six sociétés de vente de véhicules ayant eu recours à ce système frauduleux. Et visiblement, les suspects ont pu mener un grand train de vie. L’homme de 44 ans amoureux du tiercé est ainsi accusé d’avoir blanchi son argent dans les paris, mais aussi dans l’achat, l’entraînement, et la vente d’une cinquantaine de chevaux de course. En 2003 et 2004, plus de 829 000 euros ont été déposés sur ses comptes bancaires. L’homme a été condamné à Bordeaux en 2012 pour des faits similaires, entre 2006 et 2008.
Le procès, dont les dates ne sont pas encore fixées, devrait durer plusieurs jours. Les avocats picards qui défendent des prévenus, Maîtres Delarue, Bibard, Diboundje et Cahitte, auront la charge de convaincre les juges de la véracité des déclarations de leur client. C’est qu’ils se rejettent la faute les uns sur les autres, beaucoup estiment ne pas avoir été au courant de l’aspect frauduleux de ces ventes de véhicules.