Un mystérieux coup de couteau dans un parc amiénois
Que s’est-il passé le 27 mai dans le parc Saint-Pierre ? Après l’audience de ce jeudi 19 juillet, bien malin qui pourrait le dire, au point que le juge Manhes a mis son jugement en délibéré pendant une semaine, bien que le procureur Jost eût requis la relaxe au bénéfice du doute.
Il faut dire que deux versions s’opposent. Hamza A., Algéro-Tunisien de 28 ans, explique : « Je me promenais avec ma compagne qui est enceinte. Amine est arrivé à vélo avec deux copains. Il m’a dit que soit je venais avec eux pour m’expliquer, soit ils la violaient. Elle est partie et moi je les ai rejoints. Amine m’a tapé, pas les deux autres. Il m’a frappé avec un tire-bouchon ou quelque chose comme ça. Je saignais au visage. J’ai demandé à mon cousin de venir me chercher ».
DEUX VERSIONS INCONCILIABLES
Vue par Amine, la scène devient : « J’étais seul. J’ai voulu leur dire bonjour. Il a sorti un grand couteau de sa poche arrière gauche. On s’est battu. Au début, je n’ai pas compris que j’étais blessé, puis j’ai vu le sang couler sur ma jambe. J’ai fait un pansement avec mon tee-shirt et j’ai demandé à quelqu’un d’appeler les pompiers ».
Cette blessure est la seule certitude du dossier. Amine a en effet été admis aux urgences avec une plaie de dix centimètres à la cuisse gauche, laissant apparaître les muscles.
Hamza et Amine ne sont pas des inconnus l’un pour l’autre. On apprend qu’ils ont vécu ensemble, quand le premier est arrivé en France, mais aussi que la compagne d’Hamza, celle qui attend un enfant synonyme de régularisation, n’est autre que l’ex-copine d’Amine.
À la barre, chacun campe sur ses positions. Me Diboundje, en défense, souligne qu’aucune trace de sang n’a été retrouvée au sol et qu’Amine a mis vingt minutes à appeler les secours : « Moi, je ne sais pas ce qui s’est passé pendant ces vingt minutes ». Hamza va plus loin : « Il a pu se faire ça lui-même pour que je me retrouve en garde à vue ».
Jugement le 26 juillet.