Somme : trois pompiers dont l’ancien directeur, mis en examen
Trois agent du SDIS de la Somme viennent d’être mis en examen par le juge d’instruction chargé de l’affaire. L’ancien directeur, le colonel Marc Dehédin, une cadre, et son ancien conjoint, pompier professionnel, ont été entendus la semaine dernière par les enquêteurs de la police judiciaire d’Amiens, dans le cadre de la garde à vue, rapportent nos confrères du Courrier Picard.
La justice se demande si le pompier n’a pas bénéficié d’un traitement de faveur illégal dans la cadre d’un accident survenu en intervention.
150’000€ : une indemnité trop généreuse ?
Dans la nuit du 10 au 11 juillet 2010, le pompier de 40 ans a été blessé après que le véhicule des pompiers soit entré en collision avec une voiture à Amiens. Le pompier, volontaire à cette époque, avait été blessé. Après plusieurs expertises, cet autoentrepreneur sera déclaré inapte à reprendre son activité.
Selon les informations de nos confrères du Courrier Picard, le Sdis n’a pas attendu que l’assurance du conducteur de la voiture verse les indemnités à ce pompier, devenu professionnel plus tard. Il lui a versé environ 150’000 euros comme avance sur son préjudice et indemnités journalières, ce qui ne serait pas légal, et cette indemnisation aurait été trop généreuse d’environ 25’000 euros. Le Sdis aurait été alerté de l’illégalité de la pratique, mais serait passé outre.
À l’audience sur intérêt civil du tribunal correctionnel, le Sdis s’était constitué partie civile pour récupérer auprès de l’assurance l’argent versé au pompier. L’assurance a finalement déposé plainte pour escroquerie au jugement et à l’assurance.
« Il n’y a pas d’infraction pénale »
L’avocat du pompier et de la cadre, Me Stéphane Diboundje, conteste les faits : son client n’a jamais demandé de traitement de faveur, et son ex-conjointe « n’est à aucun moment rentrée dans le processus d’indemnisation ». « Dans cette affaire, il n’y a pas d’infraction pénale. Elle ne repose que sur des erreurs, aucunement sur une volonté de détourner des fonds. À la base, il ne s’agit que d’une mauvaise interprétation d’un te xte », commente Me Giuseppina Marras, qui assure la défense d’un membre du service juridique du SDIS. L’enquête se poursuit.