Attention, prenez des notes ! Car les démêlés entre le dénommé Philippe Poussier et la justice tiennent du feuilleton, et pas seulement parce que son casier judiciaire s’étale sur six pages.
 
Si vous avez manqué le début : le jeudi 31 juillet, il est contrôlé par les gendarmes au volant de la voiturette de sa mère, dans Cayeux-sur-Mer, avec un taux d’alcool délictuel (0.63 milligrammes). Il est retenu à la brigade puis libéré avec la perspective de recevoir une convocation devant le tribunal correctionnel d’Amiens.
 
Le dimanche 3 août, rebelote, non loin de là, à Brutelles. Cette fois, il est placé en garde à vue et présenté en comparution immédiate, le lendemain. Récidiviste, Pousssier, 43 ans, un natif de la ville d’Eu, file droit vers une peine ferme quand son avocat Stéphane Diboundje sort l’arme absolue : le PV de gendarmerie ne comporte pas le numéro d’homologation de l’éthylomètre. La procédure est nulle. Stéphane Poussier ressort libre comme l’air mais n’aura guère le temps de profiter de l’iode picard.
 
Dès le lendemain, mardi 5, le parquet ressort de derrière les fagots la procédure du 31 juillet. Poussier est placé en garde à vue. Les pandores prennent bien soin de consigner l’homologation.
 
Hier mercredi, il a comparu pour la deuxième fois en trois jours et il a été condamné à douze mois de prison dont six mois ferme, avec mandat de dépôt.
 
«  C’est un multirécidiviste, il a sans doute un gros problème avec l’alcool  », justifie le procureur Alexandre Verney.
 
« Le parquet est mauvais joueur, regrette Me Diboundje. Il a été relaxé, ça n’a pas plu et on a été le rechercher. En prenant soin cette fois de blinder la procédure… » Et l’avocat de se demander pourquoi, dès lundi, son client n’a pas été amené à s’expliquer sur les deux conduites en état alcoolique qui lui étaient reprochées : celle du 3 août mais aussi celle du 31 juillet.
 
Il est vrai que cette procédure à rebondissements fait mentir le proverbe : il ne faut plus dire «  qui a bu boira  » mais «  qui boit a peut-être déjà bu…  »
 
TONY POULAIN

Source Le Courrier Picard