L’Amiénois de 23 ans paraît timide. Mais déterminé : « J’attends que la justice fasse le nécessaire pur savoir ce qu’il s’est passé, savoir de quoi mon bébé est mort ». Le jeune homme est sorti de détention provisoire le 5 novembre dernier. Il a passé trois mois derrière les barreaux. C’était sa première incarcération, et il en garde de très mauvais souvenirs : « On me faisait des menaces de mort presque tous les jours. C’était des gens que je ne connaissais pas, et ils faisaient ça par rapport à l’affaire ».
L‘affaire, c’est la mort de son fils, Adryanno, survenue le 24 juillet dernier. Le bébé de six semaines y avait été admis la veille, dans un état très grave. Son père et sa mère ont été mis en examen pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Au cours de la procédure, la mère du nouveau-né a chargé son ex-concubin, indiquant qu’elle avait déjà été victime de violences de sa part, et qu’elle l’avait vu jeter le bébé sur le lit puis lui donner des gifles quelques jours avant la mort.
L’Amiénois nie en bloc. Il dit « ne pas comprendre » ces déclarations. Pour autant, il ne cherche pas à accabler celle avec qui il a passé deux ans de sa vie. « Je n’osais même pas prendre le bébé dans les bras pour lui donner le biberon de peur de lui faire mal », raconte l’Amiénois.
« C’est très difficile à vivre. Heureusement, j’ai ma famille et des amis qui sont là pour m’épauler ». Le jeune homme cherche du travail : « J’essaie de remonter la pente, faire le nécessaire pour me relancer dans la vie active, aller de l’avant ».
Quatre mois après le drame, on ne sait toujours pas quelle est l’origine du décès. « Nous n’avons toujours pas les conclusions du rapport de l’autopsie ! », déplore son avocat Me Stéphane Diboundje. Selon lui, cet élément est pourtant capital : « Est-ce qu’il y a eu des violences sur cet enfant ? Si c’est le cas, est-ce que ces violences ont entraîné la mort ? Sont-elles imputables à mon client ? À quelqu’un d’autre ? Toutes ces questions sont sans réponse ».
Pour l’heure, les deux parents n’ont pas encore été confrontés devant le juge d’instruction.
Source Le Courrier Picard