JUSTICE

Lucas, qui a poignardé son voisin sans raison à Bourdon, ne sera jamais jugé

Si la tentative de meurtre avec des motivations antisémites commise en 2019 est retenue, le jeune homme de 20 ans a été déclaré irresponsable de ses actes.Réagir Mis en ligne le 16/07/2021 à 19:59 

par Gautier LecardonnelLe jeune homme, qui était sorti promener son chien, était passé à l’acte sans raison.Le jeune homme, qui était sorti promener son chien, était passé à l’acte sans raison.Pour ou contre la dépénalisation du cannabis ?Débattez

Lucas, 20 ans, ne sera jamais jugé. Après les débats ayant eu lieu le 4 juin dernier, les magistrats de la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Amiens ont rendu leur arrêt ce vendredi 16 juillet : le jeune Samarien est déclaré irresponsable de ses actes, en raison d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son discernement au moment des faits. Les juges ont ordonné son « admission en soins psychiatriques sous la forme d’une hospitalisation complète ». Ils ont suivi l’avis des deux experts, les psychiatres Roland Coutanceau et Gilles Uzzan, qui ont estimé que «  le passage à l’acte pouvait s’intégrer dans un mode d’entrée dans la schizophrénie  ». «  Cette décision est logique. Dans le système judiciaire français, on ne juge pas les auteurs de faits dont le discernement était aboli  », réagit Me Stéphane Diboundje, l’avocat du Samarien.

Le 5 avril 2019, le jeune homme était sorti promener son chien quand il est soudainement passé à l’acte. Rue du marais, il est entré dans la propriété d’un habitant du village, âgé de 58 ans, qui se trouvait dans son sous-sol avec un ami. Il s’était soudainement jeté sur lui et il lui avait asséné entre 13 et 15 coups de couteau. L’intervention de l’ami, qui s’est muni d’une barre en fer, avait permis de le mettre en fuite. Hospitalisé, le suspect avait tenté de prendre la fuite et il s’en était pris à un gendarme.

Le jeune homme s’est défendu d’être antisémite

Pour les magistrats, l’enquête a permis d’établir «  des charges suffisantes  » à l’encontre du Samarien, qui s’est bien livré ce jour-là à une tentative de meurtre. Ils ont également retenu le caractère antisémite de l’attaque. Bien que le Samarien s’en soit défendu tout au long de la procédure, et que la personne visée par les coups de couteau ne soit pas juive, ils ont estimé que ses déclarations au moment des faits justifiaient que soit retenue cette circonstance aggravante : «  Je veux tuer un juif  », «  J’ai tué un juif  », « Je suis la réincarnation d’Hitler  » ou encore « C’est un sale juif  », avait-il lancé.

Lucas a l’interdiction de se rendre dans la commune de Bourdon pour une période de 20 ans, il a l’interdiction d’entrer en contact avec la principale victime pendant 20 ans et avec la deuxième pendant 10 ans. Ces mesures étaient importantes pour les parties civiles, très marquées par ce qu’elles ont vécu, selon Me Arnaud Godreuil qui les représentait avec Me Margaux Machart. Me Diboundje a jugé les mesures de sûreté «  salutaires et nécessaires pour la protection des victimes  ».Poursuivez votre lecture sur ce(s) sujet(s) :Police et justice|Bourdon (Somme)

source: courrier picard https://premium.courrier-picard.fr/id213508/article/2021-07-16/lucas-qui-poignarde-son-voisin-sans-raison-bourdon-ne-sera-jamais-juge