LES FAITS
Le corps de Clément Brisse, 16 ans a été découvert le 30 mars 2017, vers 20 h 30, dans l’étang du parc Délicourt à Ham.
Il a été tué d’un coup de couteau à la gorge.
La piste du suicide a été envisagée dans la mesure où Clément était harcelé dans son établissement, le lycée professionnel Peltier à Ham.
L’arme n’a jamais été retrouvée, malgré d’importantes recherches. La piste du suicide a été abandonnée, et
La piste criminelle a rapidement été privilégiée.
Une cellule d’investigation composée de gendarmes de la section de recherches d’Amiens et de la brigade de recherches de Péronne avait été mise en place.
Le meurtrier présumé n’était pas loin. Dans la même classe de seconde d’apprentissage d’agent polyvalent de restauration au sein du lycée professionnel Peltier, à Ham, à l’est de la Somme. Jérémy, tout juste 18 ans, est en prison depuis ce jeudi soir. Il a été mis en examen pour homicide volontaire après la mort au couteau de Clément Brisse, 16 ans, le 30 mars 2017.
Le suspect a été interpellé jeudi matin par les gendarmes, une journée après l’interpellation et le placement en garde à vue de trois mineurs. Les enquêteurs de la section de recherches d’Amiens et de la brigade de recherches de Péronne, voulaient visiblement étayer leurs soupçons avant de « cueillir » le principal suspect. Le jeune homme, qui est le dernier à avoir vu Clément vivant, n’a pas craqué au cours de son interrogatoire. Il a continué de nier les faits qui lui sont reprochés. Mais un élément l’accable : du sang de la victime a été retrouvé sur le dessus de l’une de ses chaussures portées le jour des faits. Alors même que Jérémy déclare ne jamais s’être rendu dans le parc Délicourt où le meurtre a eu lieu. Et puis il y a les explications du deuxième suspect, mineur, qui a été mis en examen pour faux témoignage ce jeudi : après le crime, Jérémy l’aurait emmené sur les lieux pour lui montrer le cadavre. L’avocate du meurtrier présumé n’a pas répondu à nos sollicitations.
« Ce qui est incroyable, c’est de voir comment ce jeune homme, qui semble si jeune et qui n’a aucun antécédent judiciaire, parvient à garder son sang-froid et à ne rien dire malgré les preuves qui lui sont apportées », témoigne cette source proche de l’enquête.
Les parents veulent savoir pourquoi il a été tué
L’affaire n’est pas close. « L’information judiciaire va désormais se poursuivre pour préciser les circonstances de la commission de cet homicide », rapporte le procureur de la République Alexandre de Bosschère. Comment et pourquoi ce meurtre a-t-il été commis ? Étaient-ils plusieurs au moment des faits ? Pour l’instant, c’est le mystère. Reste que pour la famille de Clément, cette avancée dans l’enquête est un premier pas vers la vérité : « Cette accélération de l’enquête est naturellement une satisfaction pour la famille de Clément, même si ses parents ne pourront réellement commencer leur travail de deuil que lorsque l’information judiciaire aura permis de répondre à la question qui les ronge depuis des mois : pourquoi Clément a été tué ? », réagit Me Guillaume Demarcq, avocat des parties civiles. S’il est établi que Clément était harcelé au lycée, on ignore pour l’instant si cela a un lien avec le crime.
Le meurtrier présumé a été placé en détention provisoire jeudi soir. Le mineur a été laissé libre, placé sous contrôle judiciaire.
Jérémy avait déjà été placé en garde à vue le lendemain de la découverte du corps de Clément, le 30 mars 2017. Il était resté dans les locaux de la gendarmerie durant plus de 40 heures, sans passer aux aveux. Le délai maximal étant de 48 heures de garde à vue, les autorités s’étaient réservées quelques heures d’interrogatoire sous le coude, le temps de rassembler suffisamment de preuves. Mercredi, sous l’égide du juge d’instruction, ils ont interpellé trois mineurs susceptibles d’apporter des informations, avant d’aller rechercher le suspect principal pour le mettre face aux contradictions. Deux mineurs ont été remis en liberté à l’issue de leur interrogatoire ce jeudi. L’un d’eux était en garde à vue pour homicide : « Il est éprouvé. Il est soulagé qu’aucune charge ne soit retenue contre lui », a réagi son avocat Me Stéphane Diboundje.