David Lefèvre, 32 ans, qui a reconnu avoir tué Julien et Alexandre, en janvier et septembre 2011, entre Amiens et Longueau, s’est borné à ne pas s’expliquer lors de la reconstitution, mardi soir.
Mardi soir, à 21 heures un imposant convoi policier, avec plusieurs Peugeot 806 banalisées, ramène David Lefèvre, 32 ans, sur les lieux des crimes. Le petit chemin perpendiculaire à l’axe Longueau-Amiens, à l’extrémité de la chaussée Jules-Ferry, n’a jamais connu pareille agitation. Juge d’instruction, représentant du procureur, enquêteurs de la police judiciaire, pompiers-plongeurs, experts en balistique sont notamment sur les lieux.
Les frères de Julien Guérin accompagnés de leur avocat Me Stéphane Daquo, ses parents conseillés par Me Pascal Bibard et Stéphane Diboundje, sont sur place. Les parents et la soeur d’Alexandre Michaud, accompagnés de leurs avocats Me Hubert et Paul-Henri Delarue, ont fait le déplacement depuis l’Ain. Tout le monde n’attend qu’une chose : que l’assassin présumé explique ce qui s’est passé aux cours des nuits des 13 janvier et 10 septembre 2011.
GAUTIER LECARDONNEL in Le Courrier Picard – 26/09/2012
On sait que Julien Guérin, dont le corps a été retrouvé un mois plus tard dans le bras de la Somme, a été tué après avoir été violemment frappé à la tête. Les enquêteurs, qui n’avaient pas l’arme du crime, ont retrouvé cette semaine dans la voiture de Lefèvre une barre de remorquage ayant pu avoir été utilisée. Alexandre Michaud, lui, a été atteint par deux balles. La première lui a été tirée dans le dos, la seconde dans la tête.
Il reconnaît avoir prémédité un des homicides
David Lefèvre, qui a reconnu les faits, ne s’est jamais expliqué véritablement sur les mobiles. S’ils existent. Mais celui qui est décrit comme un homme au profil den tueur en série, n’a pas voulu non plus décrire les gestes effectués lors des deux crimes. Ce sont les différents experts qui décrivent ce qui a pu se passer.
« La vérité avance à petits pas, mais David Lefèvre ne nous apporte que très peu de réponse », commente Me Pascal Bibard. Me Stéphane Diboundje dénonce l’attitude « déplorable » du suspect, son mutisme alors que les familles cherchent à comprendre.
Pour autant, l’enquête avance. Et de nouveaux éléments surgissent. « Nous partions de tellement loin, de presque rien…. Ce qui est essentiel aujourd’hui, c’est qu’il a reconnu la préméditation pour ce qui concerne Alexandre», commente Me Paul-Henri Delarue. Par courrier au juge d’instruction, en mai dernier, David Lefèvre a en effet reconnu qu’à la sortie de l’hôpital d’Amiens Nord, où il avait emmené Alexandre victime d’un accident du travail, sa décision était déjà prise de le supprimer.
Après trois heures de reconstitution, l’assassin présumé a quitté les lieux avec son escorte en direction de la maison d’arrêt de Liancourt (Oise). Les familles des victimes, qui, pour beaucoup, découvraient pour la première fois le visage de David Lefèvre, sont reparties frustrées. « Je me doutais qu’il ne dirait rien, on n’a rien à attendre de lui », commente Cédric, le frère de Julien. Ses parents, Jean-Michel et Dolores, ont été marqués par « la froideur » du suspect.
Toutes les familles ne devraient revoir David Lefèvre qu’à son procès, pas avant fin 2013.