Deux pompiers en étaient venus aux mains le 1er février 2015 au sien même du centre de secours de Montdidier. Un adjudant, pompier volontaire de 38 ans, est de permanence. Un caporal, 36 ans, pompier professionnel mais volontaire à Montdidier, part en intervention avec un autre pompier pour « sauvetage déblaiement ». L’intervention est finalement annulée. Seulement, le caporal et sa collègue ne reviennent pas tout de suite à la caserne.

« Je suis arrivé à 12 h 10, et j’ai attendu jusqu’à 13 heures avant de l’appeler », explique l’adjudant. Le pompier exige que la voiture de service soit ramenée au centre de secours. « On était passés chez moi, boire un café. Ce sont des choses que l’on fait, et c’est même déjà arrivé avec lui. Je n’ai pas aimé la façon dont il m’a parlé, comme à un chien », rapporte le caporal. Dès qu’il arrive à la caserne, le ton monte. Mais les versions divergent entre les deux hommes. « Il est venu vers moi énervé, et il m’a tout de suite donné un coup de poing. Je l’ai repoussé pour me défendre », assure l’adjudant.

« C’est lui qui a commencé! »

« C’est lui qui a commencé, il m’a attrapé au cou avec ses deux mains. Je lui ai donné une première baffe pour qu’il me lâche », se défend le caporal. Ce dernier avoue avoir mis un coup de poing. Au tribunal de police, il a été condamné à 600 euros d’amende, mais n’a pas fait appel.

L’adjudant, lui, a écopé de 400 euros d’amende, mais il a fait appel, car il estime cette condamnation injuste. L’homme a été rejugé devant la cour d’appel d’Amiens vendredi. L’avocat général a demandé la confirmation de la condamnation : « Je suis surpris par l’ampleur pris par cette bagarre. Il y a quelques années, cela se réglait sans que l’on ait besoin de saisir la justice ».

Les avocats de l’adjudant, Mes Bibard et Diboundje, ont pour leur part plaidé la relaxe. À leurs yeux, il y a « un faisceau d’indices » prouvant que le prévenu n’est pas à l’origine des violences. Il a d’ailleurs eu deux jours d’ITT quand le caporal n’en a eu aucun. La décision sera rendue le 18 mars.

Sur le plan disciplinaire, l’adjudant n’a eu aucune sanction. Le caporal a démissionné de ses fonctions de pompier volontaire après les faits.

SOURCE > COURRIER PICARD