Il n’aurait pas avoué devant les enquêteurs, mais les soupçons contre lui sont assez importants pour que le juge d’instruction décide de le mettre en examen, ce samedi. Après 48 heures de garde à vue, Yann Hauet est le suspect numéro 1 dans l’assassinat de son ami, Sébastien Duplessier, 28 ans, dont le corps a été retrouvé, sur son indication, vendredi en lisière de forêt à Choisy-au-Bac.
« Il a été placé en détention provisoire, confirme Amélie Cladière, procureur de la République de Senlis. Le juge d’instruction l’a entendu, ses explications vont devoir être vérifiées. » La police judiciaire de Creil s’interroge aussi sur le mobile du crime. Pourquoi cet ancien champion de France de force athlétique aurait-t-il tiré sur son ami ? L’argent serait-il le déclencheur ?
D’après nos informations, Yann Huet était au chômage depuis longtemps et vivait chez sa compagne à Thourotte. C’est là qu’il a été interpellé après une course poursuite dans les marais situés derrière la salle des sports. Ce n’est qu’au bout d’une heure, épuisé, qu’il se fera rattraper par les motards du commissariat de Compiègne. Car c’est bien à Compiègne qu’aurait eu lieu le crime, mardi soir, dans l’appartement de Sébastien Plessier à la Victoire, son ami avec qui il pratiquait l’haltérophilie. D’après les premières constations, le jeune charpentier-couvreur, connu pour sa bonne humeur, aurait été tué par balle. Une autopsie sera pratiquée lundi.
Concernant la personnalité de l’assassin présumé, son parcours judiciaire démontre une certaine violence. En février 2015, il avait été condamné à un an de prison ferme en première instance, à Compiègne (sa peine a été ramenée à du sursis en appel) pour avoir frappé le fils de 3 ans de sa compagne. Puis, deux mois plus tard, il retournait au tribunal, cette fois pour violences et menaces contre son voisin avec une matraque et un taser deux ans auparavant. Il habitait alors au Meux. « Dans les deux procédures, mon client niait son implication, indique son « avocat habituel », comme se définit lui-même Me Stéphane Diboundje. Je le représenterai d’ailleurs le 24 juin à la cour d’appel d’Amiens où les faits de violences sur son voisin doivent être rejugés. Les experts décrivent Yann Hauet comme impulsif mais je n’ai jamais constaté ce trait de caractère pourtant je l’ai vu à de nombreuses reprises et même en situation de stress, lors des audiences… » L’avocat reconnait pôurtant : « Ca fait quand même la troisième affaire de violence grave dans laquelle on le retrouve alors sa personnalité pose question.»