Ce couple d’Amiénois est-il victime d’un directeur de banque véreux, ou ont-ils sciemment participé à l’escroquerie  ? La justice ne s’est pas encore prononcée. Le juge en charge de l’enquête a annoncé aux parties que l’enquête était close à ses yeux. Le couple attend désormais pour savoir s’il sera renvoyé en justice ou pas.

Un directeur de banque, celui qui officiait dans une agende Société générale aux Mureaux (Yvelines), est au coeur du dossier. La justice le soupçonne d’avoir fait en sorte que des personnes puissent obtenir des prêts bancaires en falsifiant des documents  : relevés de compte, contrats de travail, bulletins de paie, etc. Pour ce faire, il aurait agi avec la complicité de deux ou trois intermédiaires, qui se présentaient comme des courtiers. Leur but  ? Empocher les primes pour la délivrance du prêt.

C’est la cellule des risques de la Société générale qui avait alerté les autorités en janvier 2011, après la demande d’un crédit à la consommation pour 10 000 euros d’un particulier, s’apercevant que les documents étaient falsifiés. L’enquête a permis de constater que ce cas n’était pas isolé. Au total, d’avril 2009 à juin 2010, 14 clients ont ainsi pu obtenir un prêt grâce aux agissements présumés du banquier et de ses complices.

1 900 euros pour un « courtier »

Parmi eux figure ce couple amiénois. Ils ont obtenu un prêt de 190000 euros en janvier 2010. Il gagne 2300 euros mensuels, et elle ne travaille pas. Jamais ce couple n’a rencontré le directeur de l’agence bancaire. Mais c’est par hasard, dans un bar, que l’Amiénois affirme avoir rencontré un courtier à qui il a fait part de son projet d’acheter un bien. Contre 1900 euros, ce « courtier » lui avait fait savoir qu’il pouvait lui obtenir un prêt avantageux, sans difficulté. Il lui suffisait de signer les documents qui allaient lui être envoyés par la banque, aux endroits marqués par une croix. Aux enquêteurs, le couple a affirmé avoir fait confiance, ne pas s’être rendus compte que, dans leur dossier, les fiches de paie et relevés bancaires avaient été falsifiés. «  Nous n’avons jamais fait de prêt, on ne savait pas comment ça se passait  », s’est justifié l’Amiénoise.

Leur avocat, Me Stéphane Diboundje, veut que ses clients soient reconnus comme victimes d’un directeur véreux, et non d’escrocs. Le couple habite toujours sa maison, il met de côté pour rembourser leur prêt. La Société générale a engagé une action au civil pour le faire annuler.

 

SOURCE : COURRIER PICARD >>