Bébé mort à Albert : il n’aurait pas été emmené chez le médecin en raison des vaccins obligatoires
Le nourrisson de 15 mois, décédé ce jeudi 12 octobre 2023, vomissait tout ce qu’il ingurgitait et maigrissait depuis des semaines.
Par Gautier LecardonnelPublié:16 Octobre 2023 à 20h28Temps de lecture:2 minPartage :
La petite de 15 mois vomissait tout ce qu’elle mangeait depuis des semaines. Elle ne cessait de maigrir. Jusqu’à ce jeudi 12 octobre 2023, vers 22 heures. Son père, qui voulait lui donner son biberon, appelle les pompiers : son enfant ne se réveille pas, elle est inconsciente. Les pompiers arrivent rapidement sur place, dans un appartement situé aux abords du Jardin public d’Albert (Somme), bientôt épaulés par le SMUR pédiatrique. Le bébé est en arrêt cardiaque, et les tentatives de réanimation échouent. Il est évacué en urgence absolue à l’hôpital d’Amiens sud, où le décès est finalement déclaré. Le caractère suspect de celui-ci saute immédiatement aux yeux du personnel soignant : la petite est maigre, elle ne pèse que 4 kilos. Elle a souffert d’une malnutrition certaine. Comment en est-on arrivé là ?À lire aussiAlbert : un bébé meurt dans des conditions suspectes, ses parents en détention provisoire
Les deux parents ont été placés en garde à vue par les gendarmes, initialement pour meurtre avant que cela ne soit requalifié en privation de soins. Le couple est séparé depuis que l’homme a été incarcéré pour violences conjugales, mais ce dernier continue de venir au domicile régulièrement, notamment pour s’occuper de temps en temps des enfants, le couple ayant par ailleurs deux garçons âgés de 3 et 4 ans. Selon nos informations, il était là le soir du drame, mais aussi les jours précédents. « Je voyais surtout la mère, et je n’ai rien vu de particulier, elle m’avait l’air de bien s’occuper de ses enfants. Le bébé, je ne l’ai jamais vu vraiment, il était toujours dans sa poussette », témoigne cette voisine, qui ignorait tout du drame.
Une réticence de la part de la mère de famille
Lors de sa garde à vue, la mère aurait expliqué que le nourrisson avait de grandes difficultés à s’alimenter depuis deux ou trois mois, qu’il vomissait ses repas, et que la situation s’était aggravée les deux dernières semaines. La mère de famille aurait essayé d’y remédier en essayant de diversifier son alimentation, lui donnant notamment du lait de vache ou du lait de croissance. Mais elle ne s’est pas rendue chez le médecin. Selon nos informations, le carnet de santé de la petite fille ne portait trace que d’un examen médical intervenu peu après sa naissance.
Nous ne sommes pas du tout dans une affaire de violences physiques
Me David Dalmaz, Avocat de la mère de famille
La mère de famille, âgée de 27 ans, aurait expliqué sa réticence à emmener son enfant chez le médecin en raison du caractère obligatoire de certains vaccins. Si le père de famille, âgé de 35 ans, aurait indiqué avoir encouragé sans succès son ex-compagne à emmener sa fille auprès d’un soignant, sa page Facebook comporte deux publications clairement antivax et complotistes. Les deux premiers enfants ont bien été vaccinés, mais la pandémie du Covid, intervenue après leur naissance et avant celle de la petite dernière, aurait eu un impact direct sur le regard des parents envers le corps médical et donc sur le suivi sanitaire du bébé. Ces dernières semaines, outre le fait de vomir ses repas, ce dernier présentait des symptômes inquiétants puisque, selon nos informations, il ne se déplaçait pas à quatre pattes et n’attrapait aucun objet avec ses mains.
« Ma cliente s’est toujours très bien occupé de ses enfants. Les deux premiers ont une vie normale, ils vont à l’école. Nous ne sommes pas du tout dans une affaire de violences physiques. C’est une mère qui aime ses enfants», réagit Me David Dalmaz, avocat de l’Albertine. Son confrère, Me Stéphane Diboundje, avocat du père, fait savoir que son client « conteste les faits qui lui sont reprochés »: «Il est le premier à déplorer le décès de son enfant ».
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Une information judiciaire a été ouverte par le parquet pour « privation de soins ayant entraîné la mort », indique Jean-Philippe Vicentini, procureur de la République d’Amiens. Les deux parents ont été placés en détention provisoire après avoir été mis en examen, dimanche 15 octobre. Une enquête poussée va désormais être dirigée par un juge d’instruction. Si à son terme il renvoyait les mis en cause devant la cour d’assises, ils encourraient 30 ans de prison. Les deux autres enfants du couple ont été placés.
source : courrier picardhttps://www.courrier-picard.fr/id458177/article/2023-10-16/bebe-mort-albert-il-naurait-pas-ete-emmene-chez-le-medecin-en-raison-des-vaccins