Ils ont voulu faire «  comme dans les films  », ont-ils expliqué aux juges du tribunal ce jeudi. Cinq jeunes hommes ont comparu pour voir séquestré et violenté un Amiénois de leur âge, sous fond de trafic de drogue.

Le 7 décembre 2015, la victime est retrouvée amochée, rue Laurendeau, dans le quartier Henriville. Elle porte des traces de coups. Le jeune homme finit par se confier aux policiers. Ce sont ses bourreaux qui l’ont abandonné là après l’avoir séquestré.

«  Ce n’était pas prémédité  », jure l’un des prévenus. La victime vendait du cannabis pour le compte de deux de ses agresseurs. Ils avaient même investi son studio. Et puis, expliquent-ils, ils se sont fait «  doubler  » : la victime est partie avec du produit et 1000 euros. Il s’agissait de récupérer tout ça.

Ils retrouvent la victime du côté de l’avenue Foy. Ils l’aspergent de lacrymogène, le forcent à monter dans leur voiture. Une veste est mise sur sa tête, il est frappé. Ses bourreaux l’emmènent dans une cave dans le quartier Pierre-Rollin. Il est enchaîné, frappé, menacé avec une arme. Son calvaire a duré plusieurs heures.

«  J’avais 19/20 ans, j’ai voulu me la jouer. Le soir, je me suis dit que c’est allé beaucoup trop loin  », explique ce prévenu. «  On tenait à notre image de marque de trafiquants. On se considérait comme des petits caïds. On n’était pas fiers de ce qu’il s’était passé, mais presque  », ajoute un autre.

Les avocats des principaux prévenus, Me Houzé, Yahiaoui et Diboundje, ont mis en avant la bonne évolution de leurs clients après leur sortie de détention provisoire.

Les prévenus, les moins impliqués, celui qui a fourni la voiture et celui qui a prêté sa cave, écope de 3 et 8 mois de prison avec sursis. , R.D 24 ans, est condamné à 6 mois de prison, Alexey Kadikov, 22 ans écope de la même peine. Quant à Clément Szamomowicz, 23 ans, il est condamné à 21 mois de prison, dont 9 avec sursis.