Le mystère de l’appartement amiénois du convoyeur
Comment Adrien Derbez, 27 ans, le convoyeur accusé d’avoir volé 3,1 millions d’euros le lundi 11 février à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), s’est-il retrouvé dans cet appartement du quartier Saint-Acheul à Amiens, où il a été interpellé le lendemain ?
« C’est mon frère qui lui a donné les clés, il est allé les chercher chez ma mère », assure le frère, du complice présumé, qui s’est rendu à la police ce lundi. Cet homme de 50 ans a été interpellé peu après le convoyeur, mardi 12 février. Ce peintre revenait du travail en région parisienne en soirée.
Sa sœur l’attendait à la gare. « On est allé chez elle, à pied. La police était en bas de l’immeuble quand on est arrivé. Ils nous ont demandé nos papiers, demandé aussi si on habitait là. Ma sœur a dit « oui », et c’est juste après qu’on a vu qu’il y avait beaucoup de policiers dans son appartement ». Adrien Derbez est présent dans le logement, pendant qu’Henri (prénom changé) et sa sœur, sont interrogés dans des pièces séparément. « Ils ont demandé à ma sœur si elle avait hébergé quelqu’un, elle leur a dit que non ! (…) Un policier me demandait si j’avais entendu parler du vol du convoyeur, je lui disais que non, il me disait que je devais être le seul en France. »
« Ma sœur et moi sommes blancs comme neige »
L’Amiénois et sa sœur sont emmenés à Paris et placés en garde à vue. Ils y resteront 48 heures, avant d’être remis en liberté sans charge retenue contre eux. C’est au cours de son interrogatoire que le peintre apprend que sa belle-sœur est aussi en garde à vue.
L’Amiénois, assisté par Mes Thomas Louette et Stéphane Diboundje, soutient être tombé des nues quand il a su que son frère, « chauffeur de bus chez Amétis », était recherché. Selon lui, il n’avait rien d’un délinquant, il avait une « vie normale, rangée » : « Je l’avais vu le samedi, il était avec sa femme et ses deux enfants. Tout paraissait normal ».
Le convoyeur s’est retrouvé chez sa sœur ? Henri ne comprend pas. Il dit ne pas connaître Adrien Derbez, sa sœur non plus. Cette dernière était venue dormir chez lui la veille, comme elle le fait régulièrement, et il dit que cela ne s’est décidé qu’au dernier moment. Comment et dans quel contexte le petit frère serait-il allé chercher les clés pour mettre l’appartement à la disposition du convoyeur ? La garde à vue de ce petit frère, âgé de 30 ans, se poursuit. « Ma sœur et moi sommes blancs comme neige dans cette histoire. On ne sait pas comment toute cette histoire va évoluer, mais nous savons qu’on n’a rien à voir avec cette histoire ».